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Observatoire Des inquiétudes malgré l’embellie des prix agricoles

La Bretagne a perdu 17 150 vaches laitières en 2022.

Alors que la conjoncture a été bonne en 2022, l’observatoire économique des chambres d’agriculture de la Bretagne constate une baisse de la production dans toutes les filières.

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« Un pic à 2,22 €/kg en porc, le lait à 447 €/1 000 litres, le blé qui a pris 38 % d’augmentation… nous avons vécu une année 2022 inédite concernant les prix agricoles. Dans le même temps, les charges n’ont jamais été aussi variables et élevées avec de fortes hausses de l’alimentation en porc (+31 %), poules pondeuses (+32 %) et de l’énergie (+30 %) », a expliqué André Sergent, président de la chambre régionale d’agriculture de la Bretagne (CRAB) lors de la présentation de l’observatoire économique des filières agricoles et agroalimentaires, à Rennes le 2 mai 2023. « L’inflation bouleverse tous nos repères. Nous traversons une période compliquée », alerte André Sergent.

Interrogation pour l’avenir

« La raréfaction des ressources au niveau mondial est la première raison de l’augmentation des prix agricoles en raison du conflit en Ukraine, mais également des crises sanitaire et climatique », décrypte Laurent Kerlir, vice-président de la CRAB. En Bretagne, la baisse de production touche toutes les filières : les abattages de porcs reculent de 3 % en 2022 par rapport à 2021, la collecte laitière est en baisse de 1,3 % et le cheptel allaitant a diminué de 3,6 %. En 2022, la région a plutôt été épargnée par la grippe aviaire, mais elle a dû faire face à un manque de disponibilités en canetons notamment (–16,3 % ). La chaleur et la sécheresse ont impacté les rendements en légumes.

« Le souci n’est plus conjoncturel, mais structurel », estime Laurent Kerlir. Le cheptel allaitant a vu ses effectifs reculer de 21 % en 10 ans et la production laitière perd des vaches chaque année (–2,4 % en 2022) avec des départs anticipés sans reprise. « En légumes, on a observé une baisse de 26 % des surfaces semées pour les flageolets, de 9 % pour le pois et de 6 % pour les haricots. L’interdiction de certaines molécules et la sécheresse n’aident pas. »

« Nous ne savons pas combien de temps va durer l’embellie sur les prix. Certains marchés déclinent au premier trimestre de 2023 (produits laitiers, blé par exemple) alors que les charges restent élevées. En revanche, la baisse de la production risque d’être durable », note André Sergent. Cette décapitalisation inquiète par ricochet les entreprises agroalimentaires.

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